
Un château entre Moyen-Age et Renaissance
La seigneurie de Clairvaux s'est installée dans un premier temps au Haut-Clairvaux, site castral qui s'est développé principalement au XIe siècle, et dont il ne reste aujourd'hui qu'un donjon et une chapelle castrale.
C'est à la suite d'une dispute entre les deux descendants du Haut-Clairvaux que débute la construction de l'actuel Château de Clairvaux, au Bas-Clairvaux.
C'est Renaud Chabot, puis son fils Robert, qui ont initié la construction du château, dans les années 1480 et 1510, érigeant notamment l'aile Ouest, avec sa tour, sa chapelle et ses caves voutées, dans un style gothique flamboyant et avec une timide amorce du début de la Renaissance en Poitou.
L'action de René de Villequier et des d'Aumont



En 1577, le domaine connaît un tournant majeur, puisqu'il est acquis par René de Villequier, proche du roi de France et de Pologne Henri III, gouverneur de Paris et d'Ile-de-France. Il transforme le château en un vaste ensemble monumental, avec un riche châtelet d'entrée inspiré des modèles architecturaux de Jacques Androuet du Cerceau, et notamment du château d'Anet.
À sa mort en 1590, sa fille Charlotte-Catherine hérite du domaine, et son époux, le baron Jacques d’Aumont, gouverneur de Touraine, poursuit les aménagements. Leur fils Cézar, dans un aveu rendu au roi Lois XIII en 1633, décrit l'ensemble dans une structure proche de celle visible aujourd'hui : une basse-cour monumentale avec des pavillons symétriques, deux pigeonniers carrés, une salle de jeu de paume, un pressoir, des greniers et une grande écurie.

Le domaine de Clairvaux est acquis en 1704 par Étienne Chérade de Montbron. Son petit-fils, Adrien-Alexandre, entreprend une vaste campagne de transformation entre 1760 et 1770 : il prolonge le logis principal par un corps de bâtiment de style classique, resté inachevé. Malgré la Révolution, le château échappe à la destruction, bien que les symboles héraldiques soient martelés.
Le parc est réalisé avec soin, intégrant de nombreuses essences exotiques. On conserve toujours de ce parc un if taillé en forme de candélabre, deux frondaisons de tilleuls de haute tige, un majestueux platane au Sud ainsi qu'un chêne-liège adossé au mur des douves. Il obtient d'ailleurs un prix de la société royale d'Agriculture de Poitiers en 1840 pour ses plantations de chênes-liège.

Vendu sous le Second Empire, le château a été progressivement démembré et est devenu en partie une exploitation agricole avec une conserverie d'ananas , puis de champignons. Ce n'est qu'en 1929 qu'il est classé Monument Historique avant d'être racheté et restauré à partir de 1964 , puis en 1983 et 1987 par ses propriétaires actuels. Il est ouvert à la visite depuis 1990.
